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​Fête du centenaire de Jacques Perry le 9 octobre 2021
  

Le Covid-19 et le confinement nous ont obligés de repousser notre réunion amicale du 15 juin, date d'anniversaire de Jacques,
au 9 octobre 2021. 
Notre chère (ex)trésorière Madeleine Van Waeyenberghe nous a accueillis dans ses magnifiques locaux de la Cité des Fleurs, à Paris. Nous étions une quarantaine, famille et amis. Notre secrétaire Gilles Desmier s'est chargé de l'accompagnement technique : de la gestion des musiques, de la projections des photos et des diaporamas ainsi que de l'enregistrement de la soirée.



 

INTRODUCTION  PAR  KATALIN  PERRY  

 

 

J’écoute cette petite fantaisie de Mozart et je vois Jacques, se penchant au-dessus du tourne-disque, l’index en l’air, tendant l’oreille, attendant le retour de la petite mélodie qui l’enchantait. Il avait augmenté le son de façon que les murs en tremblaient presque. Il fallait que ça sonne, que le monde vienne vers lui, sous forme de musique, de paroles ou d’images.  La radio l’accompagnait dans son bain, même dans le jardin. Il faisait des travaux forcés en écoutant France Culture pendant des heures. Sa radio avait cent ans, elle était rafistolée avec une ficelle.  Jacques tenait à certains objets, comme il tenait à certaines idées. Il était d’une grande fidélité envers tout et envers tous qu’il aimait, tout en restant ouvert à tout et à tous.

    Je l’ai connu en septembre 1992. J’arrivais à Paris avec une bourse, après avoir traduit L’Ile d’un autre vers le hongrois. J’avais 34 ans, lui 71. J’ai été fascinée par sa liberté, par sa générosité, par sa joie de vivre. C’était un jeune homme, avec juste un peu de mal au genou…

    À cette époque, il avait déjà écrit une trentaine de livres. La partie la plus importante de l’œuvre était derrière lui. Les récompenses aussi. Prix Renaudot,  prix des Libraires, prix de L’Académie, prix du Livre Inter. Il avait écrit L’Ile d’un autre qu’il considérait comme son meilleur livre, et Yo Picasso, le livre qui lui a valu des amitiés de peintres qui, pour certaines, durent toujours. Les murs de sa maison se remplissaient de peintures, ajoutant une touche à cette atmosphère si particulière qui saisissait tout le monde à Iverny. 

    L’attention des médias baissait dans les années 90, mais Jacques continuait à écrire. Il ne pouvait pas considérer l’existence autrement qu’en écrivant. En sortant de son long bain, agrémenté par la radio et la lecture, tous les matins il se positionnait dans son petit canapé où chaque centimètre de son corps avait sa place,  et il noircissait ses feuilles de papier, plus ou moins, selon le jour. « J’écris les jambes en l’air », disait-il. Les jours en panne d’écriture étaient de mauvais jours. 

    Jacques n’était pas toujours ce bonhomme souriant, plein d’énergie, adorant la bonne table, à qui on avait du mal à couper les paroles. Lui aussi, il avait son lot de pensées noires qui l’envahissaient de plus en plus vers la fin de sa vie. Il m’avait quand même suggéré de danser et de faire la fête à son enterrement, conseil qu’on n’avait pas le courage de suivre. Rattrapons-nous, au moins en partie, et faisons de cet anniversaire un moment joyeux, faisons-le  vivre, à travers ses textes, des photos, des reportages et des musiques qu’il a aimées. Cent ans, ce n’est pas rien, même s’il a passé les cinq dernières  années là-haut, d’où, j’en suis sûre, il nous regarde en ce moment, satisfait de nous avoir réunis, tous, ici, pour lui.

GWENOLA  LEMOINE a lu des extraits de L'Ile d'un autre, accompagnée par la musique d'Alan Stivell, avec des photos de la Bretagne en arrière-plan.

OTTO  KARL, grand ami de Jacques, magicien des images a réalisé un montage vidéo retraçant la carrière professionnelle de Jacques Perry.

JEAN-PIERRE DALIÈS, dernier éditeur de Jacques Perry a parlé de leur collaboration, et a présenté ses livres qu'il a édités, dont les deux derniers : Théâtre, contenant Le Marabout et Le Minotaure, ainsi que Lire Jacques Perry, recueil d'articles.

JEAN-PIERRE HUTINET (Picasso) et JEAN-PIERRE DENYS (Sabartès) ont lu des extraits du Minotaure, accompagnée par la musique originale de Patrice Bernard. Cette pièce a été présentée  par la compagnie L’Éolienne sous la direction de Roland Lagache, en 1994 et 1995 au Centre des Bords de Marne au Perreux, puis reprise au Centre Jacques Prévert de Villeparisis en 1996.

La commémoration a été clôturée par un diaporama créé par Katalin Perry :

100 photos pour les 100 ans de Jacques.

Nous avons remercié notre hôtesse, Mme Madeleine Van Waeyenberghe qui nous a accueillis si gentiment. Elle est décédée en avril 2022, à l'âge de 94 ans. Nos pensées affectueuses vont vers Elle qui a pris part dès le début à notre association, rempli les fonctions de trésorière et a toujours suivi avec intérêt notre activité. 

Jacques aurait été content de voir la réception joyeuse qui a suivi le programme "officiel".

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